La reconversion d'un empereur déchu

[RP]

Nous sommes en 2222, l’empereur Sion vient de perdre ce qui fût l’une de ses plus terribles batailles. Vaincu, humilié, il décide de prendre son croiseur spatial et de partir de cette planète qui bien qu’autrefois fût des plus luxuriantes, ressemblait désormais à un immense amas de ruines. Avec le seul vaisseau survivant de sa gigantesque flotte pulvérisée à jamais, il part pour un voyage qui devait être le dernier.

Alors qu’il s’éloigne de plus en plus de cette planète qui l’avait recueilli, adopté, et qui avait finit par en faire son chef, cette planète qu’il avait lui-même rebaptisé Freedom en hommage à la race humaine, une larme lui vient à l’œil. Tout est désormais terminé. Il jette un dernier regard aux restes de sa vie, puis enclenche la propulsion hyperespace qui l’emmènera vers son terrible destin.

Tandis qu’il file plus vite que la lumière, le croiseur du Seigneur déchu traverse un champ de force qu’il aurait été, malgré son expérience, bien incapable d’identifier.

Ses moteurs endommagés, le croiseur part alors en perdition à travers l’espace, tandis que son pilote perd connaissance…

A son réveil, Sion s’aperçoit tant bien que mal qu’il n’est plus dans l’espace, ne sachant pas ce qu'il était advenu son vaisseau. Il est échoué sur une plage ou la forêt s’étend à perte de vue.

"Eh bien, où puis-je donc bien être ? Je croyais que voir un tel paysage ne m’arriverait plus…"

Se levant, il décide de faire quelques pas, afin de prendre connaissances des dégats causés par la chute…

"J'imagine qu'une cheville douloureuse est un moindre mal après une telle aventure... Vu l'endroit où j'ai atterri, mon croiseur doit être au fond de l'eau maintenant... Quelle galère..."

Sion se mit en route. Son objectif était maintenant de trouver de la vie sur cette terre en laquelle il ne croyait plus. Ce qu’il ne tarderait pas à faire…

Apercevant au loin une jolie jeune fille vêtue d'une toge très simple, il l’interpella.

"Eh Mademoiselle, s'il vous plaît !"

"Oui monsieur, que puis-je faire pour vous?"

"Eh bien, j'ignore où je suis... J'aurais besoin d'un guide pour m'aider... Comment vous appelez-vous?"

"J'ai bien des noms... Dans ma profession, on m'appelle aujourd'hui Atebasha... Mes amis m'appellent Aurore... Puis-je vous demander le votre?"

"Autrefois, je fût appelé Sion... Mais cela n'a plus de raisons d'être à présent... Je vous en prie, appelez moi Richard."

"Eh bien Richard, qu'est-ce qui vous amène sur une île perdue comme la nôtre? Et que faîtes vous dans cet accoutrement?"

Jetant un œil à ses habits impériaux réduits en lambeaux à la suite du choc de l’atterrissage, le Seigneur Sion se sentit tout à coup prit d’embarras...

"Eh bien comme je vous l'ai dit, je ne sais pas vraiment ce que je fais ici... Mon vaisseaux spatial doit probablement être au fond de l'eau actuellement, et je n'ai aucune idées pour repartir d'ici, alors pour l'instant j'improvise..."

"Votre vaisseau spatiale hein? Vous êtes quoi, un extra-terrestre?"

"Pour tout vous dire..."

Pendant plusieurs heures, Sion raconta à sa nouvelle amie le monde d’horreur dont il venait, la place qu’avaient prises les machines sur l’homme, l’importance de la taille d’une flotte de combat, tous les attraits et toutes les histoires de sa vie précédente, lorsqu’il appartenait à l’univers Ogamien.

Fascinée, Atebasha écouta son récit attentivement, ne l’interrompant que très rarement lorsqu’elle ne comprenait pas certains détails. Quand il eut terminé, il demanda à boire, la langue plus que sèche.

"Voila du vin, c'est ce qu'il y a de plus courant par ici."
"Merci beaucoup, gente dame."

"Si j'ai bien compris votre histoire, les Dieux et les coutûmes n'avaient guère de places dans votre monde..."

"C'est bien cela, oui..."

"Attendez vous à un choc, chez nous les Dieux sont aimés et respectés, ils bénissent nos semences et nous aident à développer notre économie. Nous ne connaissons rien de ces machines de guère que vous m'avez décrites... Nous avons de l'infanterie, bien sur, mais rien de tel..."

"Je vous en prie mademoiselle Aurore, décrivez moi votre monde!"

"Eh bien, je vais essayer..."

C’est ainsi que le Seigneur Sion prit connaissance des aspects du monde dans lequel il se retrouvait bien malgré lui amené à errer dans l’attente de trouver des réponses.

Il appris que la ressource la plus recherchée sur ce monde était le marbre, une pierre magnifique destinée à fabriquer des bâtiments, que l’or coulait à flots alors que chez lui il avait complètement disparu… Mais plus important encore, il apprit que chaque île abritait plusieurs villes, les chefs de ces villes étant presque considérés comme des Dieux par les habitants de celles-ci.

Chacun de ces Dieux pouvaient diriger plusieurs villes, sur plusieurs îles différentes. Chacune de ces îles avaient une matière de prédilection, et celle sur laquelle il avait échouée ne dérogeait pas à cette règle.

Il apprit ainsi que la jeune fille innocente à qui il croyait parler était en fait une de ces Déesses redoutables, et que l’île sur laquelle il avait échoué abritait en fait la ville de naissance d’Atebasha, dont elle avait finit par être proclamée Déesse. Cette île, spécialisée dans la production de vin et de bois, était tout à fait idéale pour satisfaire la population de sa ville.

Atebasha n’avait pas l’âme d’une guerrière, elle avait un cœur doux et pacifiste, bien que n’hésitant pas à aller se servir chez ses voisins un peu trop envahissant, ou ne donnant plus signes de vie. Elle apprit à Sion qu’elle appartenait à une alliance de Dieux, La Confrérie Marchande, dont elle était elle-même l’investigatrice.

Sion se faisait de plus en plus de joie à l’idée de prendre part à un monde complètement différent de ce qu’il avait connu, et les 2 nouveaux amis en arrivèrent à parler d’un avenir commun…

"Que comptes tu faires dans les prochains temps? Tu n'as nul part où aller..."

"Ca ma chère, c'est la question à 200 000 unités de marbre !!"

"Ha ha... Ma confrérie souffre des moments difficiles, et plusieurs de nos Dieux s'en sont allés pour de multiples raisons... Que dirais-tu de tenter ta chance pour prendre la relève de l'un d'eux? Je pense que tu t'habitueras très vite à cette nouvelle vie..."

"Pourquoi pas... Je n'ai rien à perdre, je suis seul... Amène moi à tes amis, je verrai s'il me jugent digne d'être accueilli parmi eux..."

"Tu n'es plus seul désormais..."

C’est ainsi que le Seigneur Sion, oubliant son croiseur détruit venant d'une époque bien lointaine dans le futur, se mit en route, à la suite de la sublime Déesse dont il venait de se faire une amie, afin de découvrir les joies de ce nouveau monde. Il semble que le portail qui fût à l'origine de sa chute l'ait fait revenir 3000 ans en arrière, et ce n'était pas pour lui déplaire, loin de là…

Arrivés devant une grande salle de marbre blanc percée de fenêtres donnant sur la mer, Un bureau de bois de rose verni, en forme de demi-cercle, trônant en son centre, la jeune Déesse fit signe au jeune homme qu’il était temps pour lui de continuer seul, qu’il étais désormais maître de son destin…

S’adressant aux hauts dirigeants de la Confrérie Marchande, il s’apprêtait à proposer sa candidature…

"Mes amis, je viens en paix."

[/RP]